Tataouine est une ville tunisienne, située au Sud-est du Pays, à 531 kilomètres de Tunis. Anciennement appelée Foum Tataouine, elle est le Chef-lieu du gouvernorat du même nom, constituant une municipalité comptant 66 924 habitants en 2014. Située à 500 kilomètres de la capitale, sa température moyenne est de 22°C et la pluviométrie annuelle varie entre 87 et 158 millimètres
Histoire de Tataouine
Connue comme la « porte du désert », son nom signifie « yeux » en berbère : tiṭṭawin est en effet le pluriel du vocable berbère tiṭṭ qui signifie « œil », le terme Foum qui lui était adjoint signifiant « bouche » en arabe. Historiquement, l’oasis de Tataouine est d’abord un simple relais sur la route des caravanes entre Gabès d’une part et le Fezzan et le Soudan d’autre part. L’occupation de la région est ancienne : plusieurs vestiges néolithiques et protohistoriques (aussi sur les sites archéologiques de Ghomrassen et du Djebel Nekrif), puniques et romainsont été trouvés sur place.
Le site est environné de stations du Limes Tripolitanus ou de Castra et se situe à l’est du camp romain de Talalati (Ras El Aïn Tlalet), proche de la voie romaine nord-sud allant de Gigthis (Boughrara) à Tillibari (Remada). En 1903, sur la base de l’Itinéraire d’Antonin (75, 3), Jules Toutain suppose qu’une station nommée Tabalati est localisée à Tataouine, mais aucune donnée archéologique n’a confirmé cette hypothèse, comprise plutôt comme un doublet de Talalati, qui n’est que rarement reprise depuis.
En 1888 et peu après l’institution du protectorat, les Français y installent un bureau de renseignement militaire, remplaçant le centre de Douiret jugé trop à l’écart pour contrôler les tribus des Ouderna qui se groupent traditionnellement autour de deux grands centres névralgiques du pays des ksour : l’un économique autour du village de Béni Barka (marché) et l’autre spirituel représenté par le sanctuaire de Sidi Abdallah Boujlida, marabout vénéré par toute la confédération des Ouerghemma. A 500 mètres du camp militaire, le souk construit par les Français ouvre en 1892 ; il compte plus d’une centaine de boutiques tenues par des commerçants originaires de Gabès et surtout de Djerba, dont de nombreux Juifs, probablement issus de Hara Sghira (petite cité). Le sous-officier Dimier, de passage à Tataouine, a décrit le souk de Tataouine comme vaste et bordé de galeries couvertes, où sont installées les boutiques où l’on s’arrête, où on traite les affaires. A des gens qui revenaient du bled, cela valait un paradis. Tous les joyeux y allaient.
Tourisme
Tataouine est considérée comme la plaque tournante du tourisme dans le sud du pays. Animée, cette ville constitue une étape importante dans la visite du Sud tunisien. Mais elle est surtout réputée pour la multitude des ksour qui l’entourent et remontent au XVe ou XVIe siècle : les plus célèbres demeurent Ksar Hadada, Ksar Ouled Soltane et Ksar Ouled Debbab. Les villages berbères situés aux sommets des collines environnantes, tels que Chenini, Douiret, Guermessa et Ghomrassen, et les habitations troglodytiques, participent également au charme de la région. Malgré un tourisme saharien dynamique, la ville conserve son identité et son architecture traditionnelle. Son souk bihebdomadaire du lundi et du jeudi est l’un des plus pittoresques de Tunisie.
Pour votre séjour dans la région, la ville accueille trois hôtels : Dakyanus, Sangho Privilege Tataouine et Mabrouk, ainsi que deux chambres d’hôtes, les hôtels La Gazelle et Résidence Hamza.
Manifestations et festivités
Festivals
- Festival international des ksour sahariens, créé en 1979, organisé annuellement au mois de mars
- Festival de la Fraternité et de la Créativité, créé en 2010
- Festival Djebel Electro
- Terra Nostra Electro Music
PATRIMOINE
En 1898, la ville se dota d’une mosquée pourvue ultérieurement d’un minaret (1903), d’un abattoir municipal (1911), d’un bureau de poste (1913), d’une infirmerie-dispensaire (1914), d’une école primaire (1916) et d’un tribunal. Elle possède aussi une église construite pendant la Première Guerre mondiale et une synagogue. Le bâtiment qui fait la célébrité de Tataouine est le bagne militaire de l’armée française qu’elle abrite jusqu’en 1938, année de l’abolition des bagnes en France. Il accueille des Bat’ d’Af’, dont les recrues étaient des condamnés de droit commun ou des soldats punis pour indiscipline. Cet ancien bagne a été remplacé par une caserne de l’armée tunisienne.
Patrimoine culturel
Musées
Musée de la mémoire de la Terre de Tataouine
Salles de spectacle
- Théâtre municipal de Tataouine
- Complexe culturel de Tataouine
Autres
Aller se perdre au bout du monde est la signification de l’expression populaire « aller à Tataouine » ou « aller à Tataouine-les-Bains». Cette expression provient de la présence du bagne et de l’éloignement dans une région désertique et l’ajout du suffixe « les-Bains » laisse entendre que le seul intérêt de la ville serait ses bains publics, qui n’existent pas.
La variante populaire québécoise du verbe « tataouiner» signifie « manquer de célérité », ou de façon plus
figurative, « tergiverser inutilement ».
Le nom de la planètedes sables Tatooine, dans la saga Star Wars, dérive du nom de Tataouine. Le désert de la région a également été un lieu de tournage pour la première trilogie.
Une météoritetombée le 27 juin 1931 a associé son nom à celui de Tataouine. En raison d’une erreur de retranscription, elle a été enregistrée dans la base internationale de la Meteoritical Society sous le nom de météorite Tatahouine. Il s’agit d’une météorite rare, une diogénite, que l’on suppose issue de la croûte de l’astéroïde Vesta, situé dans la ceinture principale d’astéroïdes. Grand Sud