Guide touristique de Gabès, Tunisie

Gabès, dont les habitants sont appelés les Gabessiens, est une ville du sud-est de la Tunisie, comptant 130 984 habitants en 2014, elle est le chef-lieu du gouvernorat du même nom.

A son origine, le nom libyco-berbère de la cité fut Takapes. La suppression du préfixe « Ta », qui en berbère est synonyme de « à », a transformé ce nom en Kapes qui est retransformé phonétiquement par les Arabes (qui n’utilisent pas le phonème /p/) en Kabes puis Gabes. Takapitanus fut le nom romain.

Situation géographique

localisée au sud-est de la Tunisie, Gabès est située sur la côte méditerranéenne, au fond du golfe de Gabès auquel elle donne également son nom et qui constitue une importante réserve ornithologique, elle se trouve à quelques 400 kilomètres de Tunis, 125 kilomètres de Tataouine et 100 kilomètres de Djerba. Plus grande ville du Sud tunisien après Sfax, Gabès possède la particularité d’être à la fois une oasis et un port maritime.

HISTOIRE DE GABES

L’origine du nom de Gabès nous fait conclure que la cité a été fondée par les Berbères bien avant l’arrivée des Phéniciens qui regroupent l’une de ses agglomérations en comptoir commercial. La ville reste carthaginoise jusqu’au IIe siècle av. J.-C. et la Deuxième guerre punique puis devient une colonie romaine. L’oasis devient alors un centre commercial florissant rattaché à la Tripolitaine dont Pline célèbre avec emphase la fécondité du sol. La ville est encore très prospère sous la domination byzantine.

Se trouvant à la jonction de voies de communication importantes, elle prend de l’importance avec l’arrivée des musulmans au VIIe siècle. Le géographe arabe Al-Bakri parle au VIIe siècle de Gabès comme d’une grande ville ceinte par une muraille de grosses pierres et parsemée de constructions antiques. Selon lui, la cité possède une forte citadelle, plusieurs faubourgs (situés à l’est et au sud du centre-ville), des bazars et des caravansérails, une mosquée « magnifique » et un grand nombre de bains. Le géographe Al Idrissi (XIIe siècle) et Léon l’Africain (XVIe siècle) confirment cette description. Avec l’arrivée de l’armée française en 1881, Gabès devient la plus importante garnison de Tunisie. Passée sous contrôle allemand en 1940, la ville est quasiment détruite dans les combats de la campagne de Tunisie (1943). A partir de 1945, elle est reconstruite pour être à nouveau dévastée par des crues en 1962.

ECONOMIE

L’industrie

La ville jouit d’une activité économique diversifiée, notamment un important secteur industriel spécialisé dans l’industrie chimique avec la présence d’un important complexe industriel de traitement des phosphates. Malheureusement, une pollution des eaux et de l’air est causée par les unités du Groupe chimique tunisien implantées à Gabès. D’importantes installations de production d’électricité et de gaz naturel y sont également présentes, ainsi qu’une importante cimenterie (troisième à l’échelle nationale et la seule de tout le Sud tunisien. Des industries de transformation et de production de matières premières pour la construction sont également établies dans les environs de la ville. Le port, situé dans une zone industrialo-portuaire partagée avec la ville de Ghannouch, est le quatrième port de commerce du pays en termes de trafic et de chiffre d’affaires. Gabès abrite aussi une infrastructure d’exploitation pétrolière off-shore et pétrochimique, ainsi qu’un nombre important d’établissements universitaires (au nombre de douze jusqu’en 2014), dont une école d’ingénieurs et un pôle technique et industriel.

L’Agriculture

Port de pêche jadis spécialisée dans la pêche au thon, Gabès abrite également sa propre conserverie. Par ailleurs, sa palmeraie de 300 000 palmiers-dattiers s’étend dans un ensemble d’une dizaine d’oasis (Oudhref, Métouia, Ghannouch, Chatt Essalem, Bou Chemma, Chenini Nahal, Teboulbou et Kettana, etc.) orienté sur un axe nord-sud le long du littoral compris entre l’oued Akarit (au nord) et l’oued El Ferd (au sud). L’importante récolte des grenades dans ces oasis a souvent fait le lien entre Gabès et les grenades.

Dans la région, l’oasis est connue également pour la qualité de son henné et de sa mloukhiya, produits en grandes quantités et exportés. L’oasis a été de tous temps le garde-manger de la population locale et le lieu d’une culture intensive à fort rendement. En nette régression depuis l’installation des industries chimiques dans la région, la production agricole de l’oasis est large et diversifiée : légumes(carottes, navets, oignons, piments, salades, etc.), fruits (variétés locales de dattes, grenades, pêches, variétés locales de raisin, abricots, bananes locales etc.), fourrage pour le bétail (luzerne) en passant par les divers produits de l’élevage (lait, viande, miel et produits de basse-cour).

Le Tourisme

Etant la seule oasis côtière au monde, Gabès est une ville où le tourisme a été toujours en développement. La région réunit des atouts : la mer (plages de sable avec le coefficient de marée le plus important de Tunisie), montagne avec les maisons troglodytes du côté de Matmata, désert à une trentaine de kilomètres de la côte, oasis (maritime et saharienne) et sources d’eaux thermales du côté d’El Hamma. Même si le manque d’investissement ainsi que l’implantation de l’industrie chimique dans la région ont écarté l’opportunité de créer une véritable industrie touristique sur le littoral, une politique a été mise en place afin de réduire les émissions de gaz polluants et le rejet de déchets toxiques, de nettoyer le golfe de Gabès suivant les recommandations des associations internationales telles que Greenpeace, d’aménager un aéroport international ainsi que de petits hôtels pour les touristes en transit entre le nord et le sud du pays. Notons que depuis les années 2000, la ville et sa région ont connu le développement d’un nombre grandissant de cafés et de structures dédiées à la détente et à la culture, dans un cadre offrant aires de jeux pour les enfants, environnement naturel et diverses prestations de restauration. Situées essentiellement en bord de mer et dans l’oasis, ces installations ont donné une impulsion au tourisme local et intérieur, notamment pendant le printemps et l’été. Enfin, des projets existent pour revaloriser le site naturel de Ras El Oued et Chelah et ses envions, qui sont des sites naturels situés dans la partie haute du bassin d’écoulement de l’oued de Gabès, au nord-ouest de l’oasis de Chenini Nahal.