Le médina de Sfax est une médina tunisienne qui constitue le cœur historique de la ville de Sfax. Elle est considérée comme l’une des rares villes médiévales de l’Afrique du Nord qui, malgré les multiples remaniements que ses édifices ont subis à travers les siècles, gardent encore une trame urbaine peu modifiée.
La médina de Sfax a été fondée en 849 après J.-C. sur ordre des émirs aghlabides de Kairouan, la capitale de l’Ifrikiya. Morphologiquement, elle se distingue par son plan orthogonal régulier et par l’absence presque totale d’impasses. Elle est organisée en quatre grands ilots où l’axe principal est doublé reliant les deux uniques portes originales qui ouvrent l’une vers le Sud (vers la mer) et l’autre vers le Nord.
La grande mosquée de Médina occupe le centre de cet espace et les souks sont placés dans la zone située au Nord de la mosquée. D’une superficie de 24 ha et entourée des remparts longs de 2750 m, la médina de Sfax est un quadrilatère de 600 m de long et 400m de large, dont l’axe principal Bab Djebli-Bab Diwan fait avec le méridien nord-sud un angle de 22°. Le tissu urbain est caractérisé par un maillage quasi régulier, par une hiérarchie viaire et par une centralité matérialisée par la grande mosquée.
De ce monument, à la fois lieu de culte, de culture et de sociabilité, se déploie vers le nord-ouest, en direction de Bab-Jebli, l’une des deux portes historiques de la médina, l’espace économique originel selon une répartition hiérarchisée ; les quartiers résidentiels occupant le reste des espaces. Crénelés et jalonnés de 34 donjons et dotés à l’origine de 2 portes, les remparts ont une hauteur variant entre 7 et 11 m. L’accroissement démographique et le développement économique ont avec le temps rendu nécessaire l’ouverture d’une douzaine d’autres portes.
A la fin du XIXe siècle, au début du protectorat français, un quartier nouveau fut créé en face du côté est des remparts. D’une superficie d’environ 35 ha, ce quartier, dit de Bab-Bhar, appelé aussi « quartier franc ». Sa morphologie reprend dans ses grandes lignes le modèle médinal, mais s’en distingue par son réseau viaire plus aéré. Sa conception illustre une inspiration du patrimoine architectural de la médina et une volonté délibérée d’harmonie entre les deux ensembles, l’historique et le colonial.
Certains des monuments de La médina de Sfax sont classés patrimoine national, les plus anciens depuis 1912. Le , le gouvernement tunisien la propose pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.