L’amphithéâtre d’El Jem, Mahdia ,Tunisie

Pas loin de Mahdia, ne ratez surtout pas l’opportunité de visiter la ville d’El Jem pour voir la Troisième amphithéâtre du monde antique après celui de Rome (43000 spectateurs) et de Capoue (35.000 spectateurs), le prestigieux Colisée d’El Jem d’une capacité de 27000 spectateurs, est posé dans cette plaine telle une énigme. Dans cette zone déshéritée, l’édifice paraît défier la sournoise insinuation de la friche et de la steppe.

L’amphithéâtre d’El Jem c’est le monument romain d’Afrique du Nord, de loin le plus imposant, sa silhouette ronde et massive s’élève dans une plaine plate et désertique qui le laisse voir à très longue distance, et cela, d’autant plus facilement que la localité qui s’est développée autour de l’édifice a évité les constructions en hauteur.C’est aussi l’un des ouvrages de son genre les mieux conservés, malgré les nombreuses vicissitudes qu’il a traversées dans le temps, en particulier le sévère bombardement au canon à boulets qu’il a subi à la fin du XVIIe siècle pour en déloger une tribu rebelle qui s’y était retranchée, ce qui provoqua une grande brèche dans le flanc de l’édifice.

L’amphithéâtre d’El Jem, en forme d’ellipse d’un périmètre de 427m, au grand axe de 148m et au petit de 122m, fut élevé entre la fin du IIe siècle et le début au IIIe siècle. Il se compose d’une cave, d’une Arène et de coulisses. Les gradins s’arrêtent au podium, partie plane bordant le mur d’enceinte de l’arène est réservée aux spectateurs importants, qu’une grille en fer protège des bonds des fauves.

L’arène centrale a des entrées situées aux deux extrémités du grand axe, et douze entrées de service percées dans le mur du podium, où elles communiquent avec une galerie circulaire. Les Romains firent de ce monument une extraordinaire source d’approvisionnement en eau. A cet effet, des conduites et des canalisations y étaient construites pour recueillir l’eau de pluie et l’acheminer le long des collecteurs qui faisaient le tour du bâtiment jusqu’à de vaste impluviums. Ce soin déployé dans l’art de capter la moindre ressource en eau, associé à la maîtrise des techniques de l’arboriculture sèche, permit aux Romains d’implanter dans les terrains avoisinants de gigantesques oliveraies. De nombreux artisans, céramistes métallurgistes, fabricants d’objets utilitaires en os, sculpteurs sur plâtre, contribuèrent à asseoir la prospérité de Thysdrus.


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