Le Tourbet El Bey est un Mausolée Tunisien situé au Sud-ouest de la ville de Tunis. C’est la nécropole des princes régnant de la Dynastie Husseinite et de leurs familles, certains n’y figurent pas comme ces deux derniers représentants : Moncef Bey et Lamine Bey, inhumés respectivement dans le cimetière du Djellaz de Tunis et dans le cimetière de la Marsa. Cette dynastie a gouverné la Tunisie de 1705 jusqu’à 1957.
Le monument a été construit sous le règne d’Ali Il Bey entre 1759 et 1782 et constitue le plus vaste édifice funéraire de Tunis, il est situé au Numéro 62 de la Rue Tourbet El Bey. Ce bâtiment date bien de la deuxième moitié du 18ème siècle, imposant de forme quadrangulaire, sa terrasse a été ornée de coupoles dont les principales ont été recouvertes de tuiles vertes rondes en forme d’écailles, qui dominent les façades de grès à intervalles réguliers, de pilastres et d’entablements en pierre claire de style italien ; Ils correspondent aux différentes chambres funéraires qui abritent les tombes des souverains et leurs épouses, celles d’un certain nombre de leurs ministre et leurs serviteurs.
L’accès s’y fait par une porte monumentale qui donne sur un vaste hall dont la décoration dénote une nette influence italienne, celle-ci se confirme à l’intérieur du monument tout en mariant au style Ottoman qui apparaît dans la salle principale où ont été inhumés les princes régnants. Le bâtiment est coiffé de dôme, les plafonds, tantôt en forme de voûte développés en coupoles, sont agrémentés de décorations géométriques et végétales ciselées dans le stuc et parfois polychromes. Les murs sont généralement tapissés de carreaux de céramique dans les tons orange et jaune ; un certain nombre de ces carreaux sont importés d’Italie « Naples en particulier » alors que d’autres sont de fabrication locale « Ateliers de Quallaline » la salle des souverains ayant régné est la seule a être richement décorée de marbre de style Italien ; C’est la plus importante du complexe, elle abrite les tombeaux de 13 Beys régnants, de plan carré elle mesure 15 mètres de côté, cette salle reproduit en plus petit l’élévation d’une mosquée classique , quatre grands piliers cruciformes soutiennent une vaste coupole centrale légèrement bulbeuse qui est épaulée par quatre demi-coupoles sur les côtés et quatre petits coupoles aux angles, cette disposition des coupoles n’a d’autres équivalent dans la médina qu’à la Mosquée Sidi Mahrez. La décoration soignée de la salle même influences Ottomane et traditions locales. Les parties basses des murs et des piliers sont revêtues de panneaux en marqueterie de marbre polychrome jusqu’à une hauteur de 2.5 mètres, tandis que la plâtre a été finement sculpté et orne les calottes des coupoles.
Les tombes creusées dans le sol sont recouvertes de coffres de marbre ornés de bas relief dont les sarcophages des hommes se caractérisent par des colonnettes prismatiques à inscriptions coiffées d’un tarbouche ou d’un turban, par contre les femmes sont plutôt reconnaissables aux plaques de marbre disposées à chacune des extrémités dont l’une est gravée.
Durant une trentaine d’années, le Tourbet a été laissé à l’abandon et même partiellement squatté, ses toitures et sa riche décoration se sont détériorant. En 1990 L’INP « Institut National du Patrimoine » avait entamé une restauration et ouvrait au guichet dans le hall pour accueillir les visiteurs, cet édifice semblait bien à nouveau être désiré.