Le lac Ichkeul est un lac du nord de la Tunisie. Il fait partie du parc national de l’Ichkeul. Le lac est relié par le canal de Tinja au lac de Bizerte, lui-même relié à la mer Méditerranée. Classé Parc National en 1980, le site de l’Ichkeul est inscrit au patrimoine mondial et comme site protégé par l’UNESCO, dans la catégorie des « Zones humides ». Le parc Ichkeul comprend un lac de 83km2, des marais de 30km2 et une montagne « l’Ichkeul » de 13km2, dont le point culminant est de 511m.
Le lac est le dernier vestige d’une chaîne de lacs qui s’étendait autrefois à travers l’Afrique du Nord. Sa profondeur varie de 1 à 2 mètres en fonction de la pluviométrie, il draine, en hiver, l’eau douce d’un territoire de 2080km2, apportée par de nombreux oueds. Il est relié au lac salé de Bizerte par l’oued Tindja, oued peu profond de 5km de long, le lac de Bizerte est lui relié à la mer Méditerranée par le profond canal de Bizerte. En été, n’étant pratiquement plus alimenté par ses oueds, l’eau du lac Ichkeul baisse et l’eau salée du lac de Bizerte coule par l’oued Tindja vers le lac Ichkeul par le principe des vases communiquant, Par évaporation, à la fin de l’été, son eau dépasse en salinité celle de la mer Méditerranée, pouvant atteindre des valeurs supérieures à 50g/litre alors que la moyenne en Méditerranée est d’environ 30g/litre.
L’origine de la montagne Ichkeul reste un mystère pour les géologues, il n’existe aucune autre formation semblable dans la région, mais il n’est pas, comme le veut la croyance populaire, un ancien volcan, même si on y retrouve de nombreuses sources d’eau chaude.
L’Ichkeul, aux pentes abruptes, est couvert d’oliviers, de caroubiers sauvages, de l’entisques, des euphordes, des capriers et des bruyéres. On y retrouve des animauz carnivores comme les chacals, des renards, des loutres,… et des animaux herbivores comme les sangliers, les buffles, les porcs-épics, …
Le parc de la zone humide de l’Ichkeul constitue l’un des principaux sites d’hivernage d’oiseaux d’eau de toute la Méditerranée. On en compte des centaines de milliers. On y retrouve des espèces rares comme la poule sultane et la sarcelle marbrée et des plus communes comme les oies sauvages, les cigognes, les flamants roses, les canards sauvages dont le canard Siffleur, les filigules Milouin et les foulques Macroule, soit plus de 50 espèces appartenant à 13 familles.
Il y a un écomusée, où on peut découvrir une exposition permanente évoquant l’importance du parc, en tant que zone humide et ses richesses.