Situé à quelques kilomètres au nord de la ville de Jendouba, dans le nord-ouest du Tunisie, le site archéologique de Bulla Regia constitue l’une des étapes principales du tourisme culturel dans cette région. Les vestiges qu’il présente sont les témoins de plus de 17 siècles de l’histoire d’une agglomération fondée par les Numides à la fin du VIe siècle avant J.-C. au plus tard et devenue assez vite une résidence royale. Autonome au début de la période romaine, elle fut érigée en municipe sous les Flaviens et en colonie romaine sous l’empereur Hadrien ( 117-138). A la fin du Ve siècle, ses habitants ont été jugés comme de mauvais chrétiens par Augustin.
La fondation de Bulla remonte bien plus haut que cette époque, comme en témoignent les mégalithes et dolmens épars sur le site. De même, de maigres vestiges d’époque punique attestent de l’influence de la métropole carthaginoise sur le mode de vie d’une population majoritairement numide. Mais c’est l’occupation romaine qui nous a légué l’essentiel des vestiges.
Ses vestiges archéologiques qui s’étendent sur plus de 60 ha, offrent au visiteur des témoignages de la période protohistorique (dolmen et hanout) et numide ( urbanisme, niveaux d’habitat, céramique et numismatique, épigraphie, ect.), et surtout, de la période romaine ( forum, temples, marché, monuments de spectacle, thermes publics, monuments hydrauliques, nécropoles, etc.) et paléochrétienne ( églises). On retrouve à Bulla Regia toutes les composantes de la cité romaine antique : temples, forum, bains publics, théâtre, etc. Certains de ces monuments, comme les thermes érigés au deuxième siècle, sont de taille imposante. Mais la plus grande originalité du site se présente sous forme de villas à étages : un niveau à la surface du sol, aujourd’hui passablement arasé mais dont subsistent de très beaux lambeaux de pavements en mosaïque, et un niveau en sous-sol, fréquenté en été pour lutter contre la chaleur torride qui sévit ici en cette période de l’année ; et cela nous a valu en héritage des demeures quasiment intactes avec de superbes pavements de mosaïque, dont l’éblouissant tableau dit de l’Amphitrite portée par un centaure marin, Neptune et deux génies ailés.
En face du site une aire de repos avec commodités et un petit musée de site en cours de réaménagement et qui renferme quelques unes des trouvailles faites sur place et éclaire de manière intelligente quelques aspects de la civilisation numide.