Chef-lieu du gouvernorat du même nom, Gafsa est une ville du sud-ouest de la Tunisie dont la municipalité abrite une population de 95 242 habitants selon le recensement de 2014 mais son agglomération, comprenant également El Ksar, atteint quelques 130 000 habitants.
Géographie
située à quelques 360 kilomètres au sud de la capitale Tunis et à environ 100 kilomètres de la frontière tuniso-algérienne, elle se trouve dans une trouée au milieu d’un alignement montagneux appelé « monts de Gafsa », entre le Djebel Bou Ramli et le Djebel Orbata qui culmine à 1 165 mètres. De par son emplacement, elle joue un rôle de carrefour sur les axes routiers reliant Tunis à Nefta et le nord de l’Algérie à la Libye.
Apparu dès 2003 dans une ancienne carrière mais connu du public seulement à partir de juillet 2014, un lac a connu une certaine médiatisation. La découverte d’une oasis dans cette région pauvre et aride, en plein ramadan, a frappé par sa portée symbolique et a provoqué une brève flambée d’enthousiasme. Mais malheureusement, en raison de la forte pollution du sous-sol, l’eau du lac s’est toutefois vite avérée impropre à la baignade comme à la consommation.
Histoire
Si on parle de la période préhistorique, Capsa, le nom antique de la ville de Gafsa, a donné son nom à la culture épipaléolithique capsienne. Des ossements et des traces d’activités humaines remontant à plus de 8 500 ans5 ont été découverts dans cette région. Outre la fabrication d’outils en pierre et en silex, les Capsiens produisaient, à partir d’ossements, divers outils dont des aiguilles pour coudre des vêtements à partir de peaux d’animaux.
Période byzantine et antiquité
Selon la tradition littéraire, au XIIe siècle av. J.-C., les Phéniciens fondent Utique. Les Romains occupent Capsa au IIe siècle av. J.-C.. La ville se développe alors au point de devenir un municipe puis une colonie. En 540, les Byzantins la protègent d’un rempart, construit avec des matériaux de remploi romains et la rebaptisent Justiniana. Il ne subsiste pas de vestiges repérables des monuments de l’époque romaine. Une inscription mentionne un spectacle de jeux et constitue la seule trace de l’existence d’un théâtre ou d’un amphithéâtre
Le moyen-âge
En 688, Oqba Ibn Nafi Al Fihri prend la ville, mais rencontre une résistance farouche car les Berbères refusent longtemps de se convertir à l’islam. Au XIIe siècle, on parle encore latin à Gafsa. Au XVe siècle, la kasbah est construite sur les fondations de l’enceinte byzantine.
La période coloniale
Dans le cadre du Protectorat français de Tunisie, Gafsa devient le lieu de cantonnement de compagnies disciplinaires de l’armée française. Ainsi, les mutins du 17e régiment d’infanterie de ligne y sont envoyés après leur refus d’obéissance en 1907. En 1942 et 1943, durant la Seconde Guerre mondiale, la cité subit plusieurs bombardements allemands et une partie de la kasbah est détruite. Gafsa est le théâtre d’une bataille historique, opposant la 10e division de panzers et les forces alliées, connue sous le nom de bataille d’El Guettar.
Le 13 février 1952, le khalifa (préfet) de Gafsa, à cette époque Sliman Ben Hamouda, est abattu d’un coup de pistolet.
L’indépendance
En 1980, la ville est prise d’assaut par un commando venu de Libye, ce qui est ensuite connu comme « les événements de Gafsa ».
Durant le premier semestre de 2008, les grèves de Gafsa mobilisent une grande partie de la population, durement frappée par le chômage et la pauvreté, appelant au respect de la justice sociale et de la dignité. Elles secouent tout le gouvernorat, avec de nombreuses morts, des arrestations ou des actes de torture liées à la répression du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali. La région est au cœur de la révolution de 2011, tout comme celles de Sidi Bouzid et Kasserine.
L’économie
La ville se développe grâce à l’exploitation minière des phosphates dont le gisement, découvert en 1886, est l’un des plus importants au monde. La Compagnie des phosphates de Gafsa a possédé sa propre ligne de chemin de fer privée jusqu’en 1966, sur la base d’une convention signée le 25 août1896. Paradoxalement, la ville est assez pauvre et ne bénéficie pas des revenus du phosphate.
L’artisanat du tapis de laine, est devenue une spécialité de Gafsa, notamment le kilim et le margoum, dont certains types sont destinés à l’exportation. À partir de 1998, l’Office national de l’artisanat a lancé une politique de soutien locale, sous la direction de l’artiste Hmida Ouahada qui avait entamé un travail de recherche et de création dès 1957. Grand Sud !