Guide touristique de Tozeur, Tunisie

Tozeur est une région du sud de la Tunisie dont l’histoire remonte à 3000 ans avant J.C., elle connaît un peuplement ancien, notamment durant la civilisation préhistorique du capsien et, comme toute l’Afrique du Nord, s’appuie sur un fond berbère, même si la tradition locale ne le revendique pas : elle se positionne en effet sur une arabité qui fait le lien avec le prophète Mohammed. Très vite, elle devient un centre actif du commerce caravanier transsaharien fréquenté par les Carthaginois. C’est Ptolémée qui l’appela Tisouros En 148 av. J.-C. Les Romains, en pleine conquête de la rive sud de la mer Méditerranée, s’y installent en 33 av. J.-C., la ville prenant alors le nom de Thusuros dans la Table de Peutinger, les vestiges de cette époque restent rares mais visibles à Tozeur, comme les vestiges d’une ancienne présence romaine. Il en est ainsi de l’existence de quelques pierres de taille dans certains répartiteurs des seguias de l’oued ou, encore, de celle de blocs antiques comme ceux qui entourent la base de la tour (ancien minaret) d’al-Hadhar. De même le quartier de Helba, aujourd’hui habité par des Rkârka, est réputé contenir les ruines d’une ancienne cité. »
Au-delà, il ne reste que les témoignages de Pline l’Ancien, certes lyriques mais précieux, décrivant la beauté paradisiaque de l’endroit. La ville devient un poste sur le limes saharien, sur la voie romaine allant de Gabès à Biskra, spécialisé dans le commerce des dattes et des esclaves. De l’influence chrétienne sous saint Augustin, il subsiste les vestiges d’une église reprise ensuite par la mosquée El Kasr, située à Bled al-Hadhar, et certains rites comme le Sidi Yuba qui consiste à baptiser les garçons avant la circoncision.
Pendant le Moyen Âge, la région de Tozeur est appelée « pays de Qastiliya » — nom mentionné par le célèbre géographe arabe Al-Bakri (1014-1094) — du fait de la succession de villages fortifiés appelés castella, ce qui transforme au fil du temps Tozeur et ses alentours en refuge pour divers dissidents (donatistes chrétiens, chiites et kharidjites). L’esprit contestataire des habitants, qui développent une identité forte, les poussent à provoquer une révolte menée par Abu Yazid durant douze ans contre le régime des Fatimides (935-947). Ils fondent aussi des principautés indépendantes du pouvoir central qui finissent par être reconquises par les Hafsides. Selon une autre approche plus mythologique qu’historique, le mot Qastiliya fait allusion à Qustal, fils de Sem et petit-fils de Noé qui aurait fondé la ville après le déluge.
Jusqu’au XIIe siècle, Tozeur est un centre culturel florissant accueillant de nombreux théologiens et voyant se développer une tradition orale parmi les plus riches du Maghreb et une tradition poétique qui se perpétue jusqu’au XXe siècle, notamment à travers Abou el Kacem Chebbi le grand poète de l’époque. Abou Abdallah Ibn Ali Ibn Al Chabbat Al Touzri est le vrai nom d’Ibn Chabbat né en 1221 à Tozeur et mort le 19 juillet 1282 — homme de lettres, mathématicien, poète, juriste (cadi à Tozeur et précepteur à la mosquée Zitouna de Tunis) mais surtout horticulteur et hydraulicien, à qui on doit la conception et la réalisation d’importants travaux avant-gardistes sur la culture du palmier et l’amélioration notable d’un système de répartition des eaux qui fonctionne encore de nos jours dans plusieurs oasis du sud tunisien. Son plan du XIIe siècle est exposé au Musée des arts et traditions populaires de Tozeur. La cité se développe en dehors de sa palmeraie et connaît un grand essor économique jusqu’à son apogée au XIVe siècle. L’historien Ibn Khaldoun raconte l’activité importante que connaît Tozeur à cette époque : « Tous les jours, quelque mille dromadaires sortaient de la ville vers l’Afrique et l’Asie. »

Au XVIIIème siècle, Tozeur est aussi appelée Blèd el Kasba car on trouve, en face de la ville, les restes d’une grande forteresse d’origine romaine. L’enceinte, appelée par les habitants « El-Kasba », renferme les restes d’une canalisation ancienne et d’importantes ruines. Sans oublier le célèbre voyageur anglais Thomas Shaw (1694-1751), qui en 1730, visitant Tozeur, signale l’importance commerciale de la ville à telle enseigne que les marchands locaux allaient jusqu’en Éthiopie pour chercher des esclaves au prix de deux ou trois quintaux tunisiens par esclave.

Restant une ville de destination ou de passage pour de grandes caravanes jusqu’au XIXe siècle, époque où Tozeur se replie sur la production de dattes. Elle est alors, selon le témoignage du comte du Paty de Clam qui l’a visité à la fin du XIXe siècle, la plus vaste, la plus importante et la plus belle oasis du Jérid. Certains voyageurs européens, durant cette période, iront même jusqu’à indiquer que la ville de Tozeur était aussi grande que celle d’Alger. Vers

les années 1950, et malgré que la municipalité est créée le 23 juillet 1888, le développement des villes minières voisines de Métlaoui et Redeyef, voit la population de Tozeur diminuer.

Aspect architectural et urbanisme

Une bonne partie de la ville ancienne est construite en briques d’argile (valorisées aujourd’hui dans un but touristique). Sur les façades, les maçons ont créé des motifs en relief inspirés des tapis et de la calligraphie. Elles sont posées de façon à augmenter la surface du mur qui se trouve à l’ombre. Les maisons de l’un des plus vieux quartiers de Tozeur (Ouled el-Hadef) sont ainsi dotées de cette architecture, ses petites ruelles formant un véritable labyrinthe, datent du XIVe siècle.

Culture

Premier musée privé tunisien fondé en 1990, le musée Dar Cheraït abrite une collection de nombreuses œuvres d’art et d’ustensiles témoignant de la vie des familles tunisiennes au cours des différentes époques même si elle est très peu centrée sur la vie locale

Tourisme

Au début des années 1990, le gouvernement tunisien entreprend de développer le tourisme saharien. Une douzaine d’hôtels de grand standing voit alors le jour pour attirer des touristes par des séjours clés en main. En mai 2008, la région incluant Tozeur, Nefta et Tamerza compte 41 unités hôtelières dont trois établissements cinq étoiles et a accueilli 338 000 visiteurs en 2007. La durée moyenne du séjour dJes touristes reste faible; certains l’expliquent par le fait qu’ils sont de passage dans le cadre de circuits organisés depuis les stations balnéaires du littoral alors que d’autres soutiennent que ce nombre limité s’explique par une orientation vers un tourisme haut de gamme. L’aéroport international de Tozeur-Nefta, mis en exploitation en 1980 et voué aux charters, a une capacité de 400 000 voyageurs. C’est dans ce contexte que se situe l’aménagement d’un terrain de golf, le Golf des Oasis, inauguré en plein désert en novembre 2006. Par ailleurs, le golf a été installé sur des terrains pris sur le désert, sur la rive droite de l’oued, et ne touche pas à la palmeraie.
Le parc du belvédère de Ras El Aïn, dont le centre est constitué d’un rocher artificiel fait d’argile et de métal, est situé à l’entrée du golf, il est dédié au poète Abou el Kacem Chebbi, natif de Tozeur. Il est aussi appelé « parc des amoureux » car il est bordé de grandes plaques en céramique bilingues (arabe-français) portant des textes célébrant l’amour. Et bien sûr bien d’autres lieux intéressants à visiter comme :

Et même si on est bien logé dans un bel hôtel, on aimerait toute fois goûter aux spécialités de la région ou même changer d’ambiance culinaire en allant manger à :

o La fontana

o Restaurant Dar Deda

o Pizzeria Azzura

o Douar El Hafsi

o Restaurant Tozorous

o Le Petit Prince

o Restaurant de la République

Et c’est dans ces restaurants que vous découvrirez la gastronomie du blèd, dont les habitants très accueillants, n’attendent que votre visite sachant que vous serez toujours les bienvenus partout en Tunisie.