Pupput, Tunisie

Située sur la côte méditerranéenne, à 70 kilomètres au sud-est de Carthage, Pupput se trouve désormais au cœur de la zone touristique d’Hammamet. Jusqu’à la fin du deuxième siècle, Pupput était une simple bourgade qui dépend de la ville de Carthage.

Le site archéologique de Pupput représente un étrange trait d’union entre le passé lointain de Hammamet et son présent. Cette cité antique est aujourd’hui submergée par la zone touristique aménagée sur la majeure partie du site archéologique.

Voisine de Néapolis, dont elle avait probablement été une cité satellite, Pupput a été mentionnée pour la première fois en 168 après avoir été érigée en municipe dirigé par un conseil d’élus. Cette cité, semble avoir pris une importance certaine aux II° et IIIe siècles au cours desquels elle a pris une grande extension et s’est dotée d’un grand nombre de monuments publics.

Pupput est probablement habité par des carthaginois et des berbères. Au Moyen-Age, ce site a été défendu par une citadelle byzantine mais il a connu sa prolifération à l’époque romaine puisqu’il était une colonie honoraire sous le règne de l’empereur Commode entre 185 et 192, elle appartenait à la Byzacène. A l’époque où les Romains occupaient terres du Cap Bon, au IIe siècle de notre ère, Pupput se développa suffisamment pour accéder très rapidement au rang de colonie romaine. Cette prospérité lui vaut d’être doté de monuments propres à la domination romaine.

Pupput continue son expansion jusqu’au VIe siècle. Après la conquête arabe, en 1303, la ville prit le nom de Qasr Zaïd avant d’être, prise et ravagée par des pirates catalans, ce qui sonna définitivement le glas de la cité sur les ruines de laquelle se sont installés les charbonniers de la ville de Hammamet. De cette ancienne ville peu de choses ont été exhumé : Hammamet Sud est la grande zone hôtelière développée à partir de l’après-guerre, et l’une des stations balnéaires les plus importantes de Tunisie.

Pendant les années 60, des « fouilles de sauvetage » entreprises par les archéologues à l’occasion de découvertes fortuites effectuées à la faveur de travaux de terrassement et de construction d’hôtels ont permis de mettre au jour et de sauver une partie de la nécropole et un grand quartier résidentiel comportant des maisons, un complexe thermal et des installations hydrauliques. En effet, ces fouilles ont fourni un mobilier funéraire et des éléments de décoration architecturale, en particulier, des pavements de mosaïque qui révèlent un bel art de vivre.

Dès 1996, l’engagement d’une fouille préventive sur des terrains agricoles situés à 300 mètres au nord du parc archéologique a permis de fouiller une surface de 5000 mètres carrés et de dresser un plan de la nécropole. Cette enquête extensive offre l’occasion de comprendre l’organisation topographique d’une nécropole d’Afrique.

En raison de l’importante urbanisation de la zone, de nombreux vestiges ont disparu. Les auteurs du XIXème siècle mentionnent la présence d’installations hydrauliques, d’un capitole, d’un théâtre et d’un amphithéâtre.Ce dernier a été redécouvert lors de fouilles d’urgence. Difficile cependant d’imaginer les dimensions de l’ancienne Pupput, ces vestiges restant enfouis sous les immeubles des hôtels environnants. C’est entre deux grands hôtels que les quelques ruines ont été mises à jour : des habitations, des thermes, car Hammamet fût une ville thermale de renom du temps de l’Antiquité, des mosaïques, une nécropole romaine…

Parmi les vestiges sauvegardés par l’ Institut national du patrimoine depuis 1960 figurent :

  • La maison au triclinium, date du 2-3 siècle après J.C, est typique des maisons de l’Afrique romaine, avec un péristyle centré autour d’un viridarium doté d’une colonnade et garni d’un bassin-fontaine. Le triclinium ou la salle à manger est pavée en mosaïque en noir et blanc  décorée d’octogones, de carrés et d’hexagones.
  • La maison dite du viridarium à niches tire son nom des niches semi-circulaires de la cour centrale.
  • La maison dite au péristyle figuré, date du 5ème siècle après J.C, est organisée autour d’un péristyle et possède des chambres pavées de mosaïques; la mosaïque de la cour reproduit au sol l’ombre portée par les colonnes du portique qui l’environnent, d’où le nom de portique figuré. Un complexe thermal est annexé à cette demeure.
  • Le monument du satyre et de la ménade est quant à lui articulé autour d’un long corridor au nord duquel se situent une série d’appartements indépendants, dont certains sont pavés de mosaïques avec une scène de satyre et ménades.
  • Les thermes du grand cratère datent du 4ème siècle après J.C. On peut voir que leur frigidarium et leur palestre dégagés, les hypocaustes sont encore visibles alors que la basilique a disparu sous les fondations d’un hôtel. Seule une mosaïque tombale ayant été sauvée par l’Institut national du patrimoine.


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