Les bassins des Aghlabides se trouvent à l’extérieur des remparts de la ville de Kairouan, ils se distinguent par leur impressionnante architecture. Ils passent pour être parmi les ouvrages hydrauliques les plus étonnants et les plus sophistiqués de l’histoire du monde musulman.
Deux bassins monumentaux ainsi que quelques citernes ont traversé les siècles pour nous offrir aujourd’hui l’image d’installations hydrauliques majestueuses considérées comme les plus importantes du Moyen-âge.
Ces derniers ont été édifiés au début de la seconde moitié du 9ème siècle sous le règne du Souverain Aghlabide ‘’Abou Ibrahim’’, ces bassins étaient au nombre de quinze mais seuls deux d’entre eux sont considérés comme des édifices monumentaux ainsi que quelques citernes ont pu traverser le temps. Un véritable exploit technique cet ouvrage qui couvre une superficie assez vaste de 11.000 m2 et dispose d’une contenance totale de 68.800 m3, il est composé d’un grand bassin pour l’emmagasinage des eaux, d’un petit bassin pour la décantation ainsi que de deux citernes de puisage.
A l’origine les bassins des Aghlabides étaient essentiellement alimentés par le drainage des eaux de pluie destinés à l’approvisionnement de l’eau potable, ils étaient essentiellement alimentés au moment des crues par des affluents de l’oued Marguellil. Grâce à leurs dimensions imposantes mais aussi parce qu’ils allient une efficacité du système de distribution et sobriété de l’esthétique. Ces bassins captent l’attention de ceux qui visitent la région.
La ville de kairouan à sa création ne disposait que de très maigres ressources en eau potable, elle avait un souci permanent pour s’approvisionner en eau potable, ainsi, dès les débuts la ville était hantée par les préoccupations découlant de ce déficit dont l’histoire a retenu un témoignage remontant aux années 734 à 741 dans lequel le calife de Damas ordonnait à son gouverneur à Kairouan l’aménagement d’une quinzaine de réservoirs d’eau dans les environs pour l’approvisionnement de la population en eau potable, d’où Kairouan doit son surnom de ‘’ville des citernes’’ à cet ouvrage dont l’ingéniosité défie le temps.
Les bassins Aghlabides sont un rappel de la gloire de la ville et de sa lutte passée contre la soif et le manque d’eau. Ces deux bassins ont été construits en moellons bruts reliés de chaux de sable avec fréquemment une proportion assez forte de cendre végétale revêtu d’un enduit étanché au mortier des tuileaux.
Le petit bassin nommé ‘’Al Fasquia’’, le réservoir, est sous forme polygonale à 17 côtés et non circulaire avec un diamètre intérieur de 37.40mètres et une capacité de 4000 m3, il est consolidé par 17 contreforts intérieurs et 28 extérieur. Au milieu de ce bassin s’élève un pilier polylobé qui était auparavant surmonté d’une coupole qui servait de lieu de plaisance. Le grand bassin est plutôt un polygone de 64 côtés avec un périmètre de 405 mètres et une capacité de 57 764 m3, il mesure 129,67 mètres de diamètre intérieur et 4.8 mètres de profondeur.
Aujourd’hui cet ensemble qui a été récemment enrichi de nouveaux ouvrages dégagés lors des travaux de terrassement, a été aménagé en parc et son accès a été doté de commodités pour le confort des visiteurs.